ARTICLE N°8 : THEATRE


ThéâtreDans le domaine du théâtre, l’élaboration de vanités, de multiples changements d’intrigue, et une variété de circonstances caractéristiques du Maniérisme (les tragédies de Shakespeare par exemple) sont remplacés par l’opéra qui regroupe tous les arts en un tout unifié.
Plusieurs auteurs écrivent des pièces de théâtre durant la période baroque tels que Corneille (Comédies, L'Illusion comique) et Molière (Dom Juan ou le Festin de pierre) en France ; Shakespeare (Roméo et Juliette) en Angleterre ; Tirso de Molina (Marthe la dévote, comédie ; le Trompeur de Séville, drame historique) et Lope de Vega(l’Etoile de Séville, Aimer sans savoir qui, comédies) ou Calderon (La Vie est un songe) en Espagne.
Le théâtre baroque peut se définir, dans un premier temps, comme le négatif du théâtre classique. À l’analyse intellectuelle, le baroque préfère l’émotion, la perception, à la recherche de la vraisemblance, le baroque met en avant l’illusion, à l’unité de ton, le baroque privilégie l’inconstance et le paradoxe, à la simplicité, le baroque oppose la complexité.
En règle générale, la littérature baroque est marquée par une forte implication de la mort et du jeu de l’illusion. Comme dans les vanités en peinture, la mort est utilisée comme métaphore du temps qui passe, de l’irrémédiable, et de l’éphémère. Contrairement au romantisme, la mort ne représente pas une souffrance morale, mais plutôt une évidence métaphysique.
L’illusion est aussi caractéristique du baroque qui se présente, étymologiquement, comme une pierre précieuse à multiples facettes. Ainsi, nombreuses œuvres sont porteuses de diverses mises en ruines.
L’illusion permet aussi de dire la vérité. On le voit dans la pièce Hamlet, de Shakespeare. Le jeune Hamlet sait que le roi actuel, son oncle, a tué son propre frère, autrement dit le père du jeune héros. Il fait représenter sous les yeux du roi une scène de meurtre semblable en tous points à celle que nous n’avons pas vue, mais que nous connaissons par le discours du fantôme du roi Hamlet assassiné par son frère. Le roi, devant cette représentation, quitte la scène. Dans cette pièce, illusion et vérité se rejoignent étrangement et provoquent ainsi un vertige chez le spectateur. Dom Juan de Molière met aussi en scène un caractère baroque : l’inconstance. Pour le Héros séducteur, « tout le plaisir de l’amour est dans le changement », cette thèse s’applique dans tous les domaines et rejoint ainsi le mouvement baroque.
L’esthétique baroque repose sur le mouvement, l’inconstance, la contradiction, l’antithèse. Les personnages passent d’une palette de sentiments à une autre. On est dans l’excès, le paroxysme. Le discours donne à voir plus qu’à entendre ; il s’agit de montrer, de convoquer les images par le procédé rhétorique de l’hypotypose. Alors que l’esthétique classique recherche l’unité, le baroque se complaît dans la pluralité, d’où son goût pour l’accumulation. Le baroque donne les deux versants d’une médaille : la vérité est indissociable du mensonge, comme le réel l’est du rêve, comme la vie l’est de la mort.
Au théâtre, le baroque est également traduit grâce une certaine mise en scène (lumières, jeux, costumes, décors...) qui met en évidence les caractères du mouvement.

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